Nul n’a oublié les jeudis de La Chapelle des Lombards, où se retrouvèrent à la fin des années 1990 tous les amoureux de musiques dans ce before avant l’heure. 20h30 pétantes, heure creuse, salle plein

Quinze ans (et un siècle de plus), celui qui en fut à l’initiative, Gilbert Castro, reprend le concept et s’associe à Juju, cofondateur de la Bellevilloise. A eux deux, ils forment de sacrées paires d’oreilles qui seront en charge de la direction artistique de ce rendez-vous pas comme les autres, sur les hauteurs de Paris. Dans le quartier qui monte, il s’agit d’installer une soirée qui fasse monter les degrés et qui satisfasse tous les curieux de musiques, au pluriel du suggestif et au plus que parfait du transgressif. Tout public, toute musique, tout sera encore possible, même l’improbable, lors des Nuits Éclectiques. Ce sera d’ailleurs la marque de fabrique de ce nouveau rendez-vous dont le dénominateur commun est la musique, dans toute sa diversité. Eclectique comme le public, où les néophytes branchés seront tout aussi bienvenus que les amateurs chevronnés. L’idée : investir un lieu, installer un rendez-vous régulier, où l’on vient les yeux fermés, mais les oreilles bien ouvertes. Juste pour le plaisir d’y revenir, de s’y retrouver, comme un club à l’anglaise où les fans font confiance à la qualité de la programmation.

Premiers de la liste : le Kora Jazz Band le 20 mai et le Sahel Band le 17 juin. Deux orchestres au diapason des intentions des maîtres de cérémonies. Le premier vient de s’illustrer avec un explicite Back To Africa, où le groupe piloté par le pianiste Abdoulaye Diabaté et le percussionniste Moussa Sissokho relient la musique classique à l’Afrique de l’Ouest. Le second signe un retour fracassant au premier plan, avec le bien nommé La Légende Dakar, un album qui vous fait décoller des pieds à la tête. Pas de deux, pas de doute, l’Afrique aura bien entendu toute sa place dans les Nuits Éclectiques, mais aussi Les Antilles, l’Amérique du Sud, mais encore le jazz et même la chanson. Tout est possible, on vous le répète, pourvu qu’il y ait le bon feeling, le juste tempo. On prend rendez-vous ?