Chanson
Eloïse Decazes & Eric Chenaux
Eloïse Decazes et Eric Chenaux vous présentent des chansons d’autrefois repensées à deux et de fond en comble, arrangées avec autant de folie que de science.
Jeudi 11/05/2017 à 20:45
10 €Sur place
8 €Prévente
Le demi est à 3,50 €
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À propos
Véritable chanteuse halogène, Eloïse Decazes hante depuis quelques années les ruines de la chanson française, notamment au sein du groupe Arlt. Son timbre mystérieux, dont on peine à démêler le chaud du froid, son articulation faussement sereine, et cette façon de perturber les durées en chantant l’ombre des notes plutôt que les notes sont immédiatement reconnaissables.
Quant à Eric Chenaux, guitariste virtuose, il est connu pour avoir cessé un beau jour de prendre son outil au sérieux, préférant y voir un instrument bâtard et s’étonner lui-même d’en sortir tout à la fois des sons d’orgue ou de viole de gambe, de canne à pêche électrique ou de fusil tombé dans l’eau. Ses albums parus sur le label Constellation, dont le syncrétisme minimal, le groove et la spéculation considérée comme un érotisme, évoquent une espèce d’Arthur Russell piqué de Marvin Gaye.
La bride, qui sort aujourd’hui à l’enseigne lausannoise three:four records (Norberto Lobo, Danny Oxenberg & Bear Galvin, Mike Wexler, etc.) est leur deuxième album.
Qu’est-ce qu’on y trouve ? Dix nouvelles chansons d’autrefois repensées à deux et de fond en comble, arrangées avec autant de folie que de science. On meurt toujours beaucoup dans ces chansons sans refrain, qui sont des rouleaux et des ruisseaux. On ne sait y aimer que furieusement et on s’y perd à peu près partout. On en raconte des vertes et des pas mûres dans une langue aux tournures insensées. Les animaux ont la parole et la forêt flanque la frousse, les enfants font l’amour, et les pères meurent au fil de l’épée du fiston, c’est bien fait.
La bride n’est pas un disque de folk, ni même d’ailleurs de musique dite traditionnelle. C’est un disque de musique nouvelle rêvé et pensé à partir de très vieilles mélodies, ce dont attestent la production toute en stéréo mouvante, le psychédélisme doux, un dialogue souriant avec une certaine modernité intrépide (Monk, Cage, Derek Bailey ou les disques « Obscure » de Brian Eno en ligne de mire), l’amour des questions et la quête inlassable d’un présent sans cesse recommencé.
Ouverture des portes à 19h30, bar et restauration sur place.