Nerlande Bazelais
Nerlande Bazelais est née en Haïti, où elle a passé toute son enfance entre la capitale, Port-au-Prince, et la campagne profonde où ses parents se réfugiaient lorsque la situation politique devenait trop dangereuse. C’est là qu’elle découvre les racines du vodou chez les paysans, et la manière naturelle dont ils vivent souvent une double appartenance religieuse chrétienne et vodou, un syncrétisme parfaitement assumé, qui la fascine.
Revenue à Port-au-Prince pour suivre ses études supérieures et universitaires, elle choisit un double cursus en Danse à l’Ecole Nationale des Arts (ENARTS) et en Linguistique à la faculté de Linguistique appliqué (FLA). Cela va lui permettre d’étudier la culture vodou et en particulier les danses et la musique dont elle perçoit tout le potentiel, encore peu exploré.
Ses recherches l’amènent dans les lakous et tous les autres lieux dans lesquels la culture vodou s’exprime. Elle approfondit ses connaissances en danse en intégrant la compagnie de Viviane Gauthier, la grande référence des danses haïtiennes.
Elle participe en tant que chanteuse à plusieurs groupes de musique racines avec qui elle enrichit ses connaissances des chants traditionnels vodous. Elle participe à de nombreuses chorégraphies lors d’évènements de plus en plus importants en Haïti, et se souvient du grand ballet de plus de 100 danseuses et danseurs pour le grand match d'ouverture Brésil-Haïti en 2009.
Elle participe à de nombreux festivals et tournées internationales où elle représente Haïti, en France métropolitaine, pour la francophonie, en Martinique, à Saint-Domingue…
Elle finance ses études en enseignant la danse à l'école Sainte-Trinité, l'une des plus renommées de la capitale d'Haïti.
Installée en France, elle approfondit ses études en faisant un Master de Conception et Direction de Projet Culturel à la Sorbonne et en Arts du Spectacle Chorégraphique à l’Université Paris 8, et continue d'enseigner la danse et d'animer des workshops.
En résidence à la Cartoucherie de Vincennes avec Georges Nesly, elle crée une chorégraphie autour de l'œuvre de Franck Etienne « Foukifoura ». Elle participe également à de nombreux projets de danse et de festivals avec La Ribot, Dife kako, le festival du Centre de Danse du Marais au Cirque d'Hiver de Paris, le musée du Quai Branly, et crée la chorégraphie pour le concert du célèbre groupe canadien Arcade Fire à Bercy en 2018.
Chanteuse et danseuse au sein de son propre groupe de musique, N'Bee Sweet Men, elle produit régulièrement en France et en Belgique.
A Paris, elle monte le Festival « Nuit Guédée » qui en est à sa quatrième édition, et travaille sur la création d’un nouveau festival de danse contemporaine nommé « Danses plantées, Danses cultivées ».
Dans le cadre de son travail sur les repères corporels, rythmiques, spatiaux des danses haïtiennes comme processus de création chorégraphique contemporaine, elle crée actuellement un nouveau spectacle « Ma mère, Dantor ».