Nous recevrons un comédien magnifique, Marc-Henri Lamande, porte-parole d’auteurs actuels (Valère Novarina, Maxence Fermine, Olivier Py, Augustin Gomez-Arcos, Andrée Chedid, etc.) et aussi
« classiques » (Artaud et Céline notamment). Il jouera un texte extrêmement mystérieux et fulgurant de Blaise Cendrars, un auteur plus connu pour le poème « Prose du Transsibérien et de la petite
Jehanne de France » et pour ses romans et récits tels que « Rhum », « l’Or », « l’homme foudroyé » ou encore « la main coupée ».
Pour cette représentation, Marc-Henri Lamande sera accompagné par le musicien et performeur, Michel Thouseau, qui nous fera découvrir un instrument unique construit par lui, le Bazouki !
« L’Eubage – aux antipodes de l’unité », titre exact du texte, se situe en 1917, une année clé dans la vie de l’auteur : « Durant l’été 1917, à Méréville dans l’Essonne, Blaise Cendrars vécut une expérience miraculeuse qui devait changer sa vie et décider de son œuvre future. Ce fut l’expérience
de l’impossible. La souffrance causée par sa blessure de guerre se transmua en rédemption et fit du poète manchot un initié, un « eubage » : c’est ainsi qu’il put renaître à l’écriture. « L’EUBAGE » est pour Cendrars le lieu où s’accomplit sa métamorphose par l’écriture. C’est le départ de ce long voyage « vers la gauche » qui lui permettra de continuer son œuvre… » écrit Marc-Henri Lamande.
« … La mort n’avait pas voulu de moi. Je revenais du front. J’avais été réformé avec un bras en moins. Il fallait des lits. On m’avait vidé de l’hosto et depuis un an déjà j’errais comme un
pauvre type dans les rues de Paris, cherchant des sous. C’était une honte. Ma main coupée me faisait mal et je buvais trop. Pour ne pas devenir enragé, l’homme éprouvait le besoin d’aller se mettre au vert et le poète de se retirer dans la solitude… »
« C’est dans une grange, où je suis resté près d’un an, que j’écrivis pour M. Doucet, le couturier de la rue de la Paix, « L’Eubage », ce voyage « aux Antipodes de l’Unité »… et ce fut ma plus belle nuit d’écriture (comme on se rappelle sa plus belle nuit d’amour)… M. Doucet m’envoyait 100 francs par mois pour recevoir chapitre par chapitre mon manuscrit (mon premier manuscrit écrit de la main gauche, ce qui en faisait toute l’originalité… » « Ce que je vous envoie est la relation pure et simple du voyage que j’ai fait dans les
montagnes suprastellaires, région inexplorée qui est comme l’hinterland du ciel, où prennent sources les forces et les formes de ce qui a nom la Vie et l’Esprit… » (Extraits de lettres de Cendrars à Jacques Doucet, commanditaire du manuscrit.)
Une fois n’est pas coutume, c’est au geste théâtral et à une performance musicale que nous consacrerons ce salon. Un mini-livret de présentation sera fourni aux spectateurs.
Participation minimum conseillée 10€
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