Agés de 24 à 28 ans, les cinq membres d'Imarhan sont à l'image d'une jeunesse touarègue plus sédentaire et urbaine, plus connectée au monde et aux autres influences musicales que leurs prestigieux ainés "Tinariwen". Le lien avec ces derniers est cependant évident puisque Eyadou Ag Leche (de Tinariwen), également réalisateur de leur 1er album, se souvient de son cousin Sadam, chanteur et compositeur d'Imarhan qui, gamin, lui volait déjà sa guitare pendant les réunions de famille à Tamanrasset. De leur Algérie natale, Imarhan ("ceux qui nous veulent du bien" en tamashek) espère bien être parmi ceux qui font bouger les lignes. Si on peut parfois entendre une touche disco dans leur desert rock, on se laisse surtout emporter par leurs rythmes fascinants et hypnotiques, d'une modernité sans équivoque, tissés de guitares blues d'Afrique du Nord et de voix chatoyantes comme le feu. Pour l'anecdote, ces jeunes rockeurs, signés sur le prestigieux label allemand City Slang (Arcade Fire, Caribou, Tindersticks), ont partagé la scène avec de grands noms à l'instar de Steve Shelley, batteur de Sonic Youth.

Du blues rock, de la world et des rythmiques aux relents jamaïcains tantôt épaisses, tantôt relevées : les Anglo-Franco-Suédois de Claes Jude & Yellow sont bien connus de La CLEF - on y retrouve deux anciens "LatitudZ" - où ils répètent depuis un certain temps. Leur musique qui évolue dans un paysage rocailleux ouvrira le chaleureux voyage qui s'annonce ce soir, où la vallée fait résonner l'harmonie des guitares et la moiteur des timbres des voix.