Les trois Sonates pour violon et piano de Brahms, composées en plein règne romantique, portent en elles le danger du trop-plein. On est bien dans le royaume intime et personnel de la musique de chambre. Le temps est à la finesse du jeu, à la clarté des dialogues et surtout à la complicité des interprètes. Comme une histoire intensément émue de la relation profonde, Brahms y explore les dissemblances des deux instruments dans un flux qui passe de l'intimité à l'indépendance, de la délicatesse à la brusquerie. De ses premières esquisses jusqu'au dépouillement de sa dernière manière, du Scherzo de la Sonate FAE jusqu'à la sonate en ré mineur opus 108, c'est la genèse d'une passion qui sait se retenir, d'un toucher discrètement poétique, d'un ton à mi-chemin entre la confidence et la pudeur. C'est l'histoire d'une amitié que le temps mâture entre un violon et un piano. C'est l'histoire de l'amitié qui nous lie Charlotte et moi, et dont le souffle et l'entente irréelle aspire depuis notre enfance à donner aujourd'hui à cette partition toute sa sensualité, son intimité, et son raffinement. Nima Sarkechik Programme : -Sonate pour violon et piano n°1 en Sol Majeur opus 78 -Sonate pour violon et piano n°2 en La Majeur opus 100 -Scherzo pour violon et piano de la Sonate F-A-E -Sonate pour violon et piano n°3 en ré mineur opus 108