Née et élevée à Rotterdam, aux Pays-Bas, la musique a toujours été présente dans les gènes de Naomi Sharon. "Mes premiers souvenirs remontent au salon, où j'écoutais de la musique avec mon père et ma mère. Ils étaient très portés sur la musique", dit-t-elle. "Mon père est producteur/DJ, et ma mère chantait. Mon oncle jouait également de nombreux instruments et ma tante était chanteuse, puis je suis arrivée. Nous avions l'habitude d'aller chez eux et nous avions des sessions de musique improvisées lors des repas de famille." D'origine néerlandaise et caribéenne, son univers musical pendant son enfance était varié et constant - elle plaisante à propos de son enfance lorsqu'elle rentrait de l'école en écoutant Sting, Sadé, Eva Cassidy ou du musicien de jazz Marcus Miller résonnant dans sa maison. Il n'est donc pas surprenant qu'elle ait toujours su qu'elle était destinée à suivre le chemin qu'elle emprunte aujourd'hui, signée chez OVO Sound avec la sortie de son premier album en septembre. "Enfant, je rêvais beaucoup et peut-être que cela était de la manifestation, mais je croyais réellement que j'appartiendrais à ce monde... ce n'était pas de l'arrogance, mais sûrement que je savais déjà que j'avais quelque chose à offrir. Une conviction et une nécessité aussi, pour raconter une histoire. J'ai toujours été quelqu'un de très émotive."

Dans les premières années, cet instinct de conteuse intérieure a été canalisé vers le théâtre. Sharon a fréquenté l'école d'art dramatique pendant trois ans avant d'obtenir des rôles dans des productions telles que Dream Girls, Lion King et Tina Turner. Pendant cette période, elle a affûté ses outils de performance, de présence sur scène et de discipline, tout en approfondissant ses connaissances des coulisses de la production. Seulement, lorsque Sharon a dû subir une chirurgie vocale en raison du stress sur sa voix, elle a réalisé qu'il était temps de se lancer seule. "Quand je récupérais et que je devais réapprendre ma voix, j'ai pensé que je devrais peut-être utiliser ce moment et le faire pour moi-même - voir ce que ma voix signifie dans une chanson. Et c'est ainsi que 'The Moon' a été créée." Son premier single, sorti de manière indépendante, était une introduction sensuelle au néo-soul qui suscitait déjà l'intérêt et l'a propulsée directement sur le radar d'Apple Music avec un extrait d'interview pour l'émission d'Ebro. L'élan n'a fait que s'amplifier à partir de ce moment là. Avec son deuxième single 'Breeze', elle avait suscité un intérêt international et avait commencé à voyager pour des sessions. À son troisième single, elle avait attiré l'attention de la superstar mondiale et fondateur d'OVO, Drake, qui a finalement pris contact et entamé des discussions pour la signer. À l'époque, elle était liée à une production musicale qui avait été interrompue en raison de la pandémie, mais Sharon a pris un risque en prenant l'avion pour rencontrer l'équipe. "Pour moi, ce moment était si clair que je devais prendre un risque et choisir par moi-même, sans peut-être pouvoir revenir en arrière", dit-elle. Le risque a été récompensé alors qu'elle travaillait avec l'équipe pour continuer à bâtir sa réputation au cours des prochaines années, avant d'annoncer officiellement qu'elle était la première femme signée chez OVO au début de 2023, avec la sortie de son premier album Obsidian qui sortira le 29 septembre.

Ce projet est le portrait passionnant d'un nouveau talent singulier de l'âme, à l'attrait mondial, qui puise dans une multitude d'inspirations diasporiques pour créer une palette sonore vaste et apaisante. Par moments, la voix de Sharon est presque médicinale dans sa tranquillité, à d'autres moments, elle chante avec une authenticité déchirante, explorant les concepts d'amour, de chagrin, de guérison tout en faisant appel aux domaines naturels, spirituels et célestes pour créer des images poétiques. "Je parle souvent d'Obsidian comme d'une palette", dit Sharon. "Je parle souvent d'Obsidian comme d'une palette", dit Sharon. "Elle a différentes couleurs, mais c'est une seule famille. Et tout peut appartenir à l'autre. Et à la fin, cela doit être une expérience holistique. Pour moi, la musique reste une chose ancienne." Après s'être établie avec des vignettes sensuelles et discrètes, il est exaltant d'entendre Sharon étendre et élargir son paysage avec cet album vers quelque chose qui se ressent aussi universel qu'il est rafraîchissamment original. 'Push' utilise des tambours de bois amapiano signature pour créer un hymne envoûtant et balancé pour des afterparty, 'Time and Trust' est imprégné de la musique afrobeats, avec des rythmes de batterie contagieux et des ad-libs mélodiques ponctuant ses riffs sans effort. 'Holding In Place' est un antidote détendu et calme au "fuckboy", offert sur un rythme house entraînant. "Je me suis dit, pourquoi ne pas faire de la musique sur laquelle je danserais en boîte de nuit? Parce que j'adore l'afrobeats, j'adore l'amapiano, j'adore le dancehall, j'adore la vraie musique pour danser. Pourquoi ne pas l'implémenter dans cet album et voir ce que je peux faire pour essayer de le rendre unique", demande-t-elle. "En même temps, le côté émotionnel reste ma marque de fabrique", dit-elle en souriant.

Traversant des périodes de chagrin, de nouvelles relations, de découverte de soi et une carrière florissante tout en voyageant entre les continents, Sharon évoque une intimité émotionnelle tout au long de ce projet, même à ses sommets, avec une brume de nostalgie et un désir de temps plus simples semblant remédier à la volatilité de la vie adulte. "Pour une raison quelconque, j'ai toujours ce sentiment de nostalgie. Et mes souvenirs sont très vivaces, je peux aussi les voir, ce qui, je pense, fait beaucoup pour soi. Donc, je pense que c'est un désir de revisiter certains de ces moments de ma vie où je me sentais très heureuse." Le premier single et ouverture de l'album, 'Definition of Love', est une exploration hypnotique de l'amour qui ressemble à un souvenir ensoleillé d'enfance - le chercher et y croire - avec des vocalises riches et pleines d'âme rendant hommage à Sadé, à qui Sharon est déjà comparée dans les discussions en ligne. "À ce moment-là, je traversais un chagrin d'amour et la dernière chose que je voulais faire était de chanter sur l'amour, la chose qui me faisait le plus mal. Mais la façon dont nous écrivions était un processus de guérison tel que je me souviens avoir pleuré, c'était un moment très beau, intime et vulnérable en studio. Et nous avons compris que cette chanson parlait d'espoir après un chagrin d'amour." 'Another Life' la voit interroger davantage le jeu cruel de l'amour sur une production enivrante et flottante, tandis que 'Myrrh' semble affronter de front sa cruauté en chantant passionnément, 'maintenant que tu m'as, tu veux quelqu'un d'autre, il est temps de remettre mon cur sur l'étagère, les bons moments se transforment en adieux.' 'If This Is Love' est un rejet catégorique du concept ; 'si c'est ça l'amour, je n'en veux pas.' Si Sharon devait définir l'amour aujourd'hui, elle dirait que c'est "quelque chose qui vient de l'intérieur et qui commence par soi-même."

"[Obsidian] est simplement moi en train d'être très vulnérable, et c'est quelque chose qui manque actuellement dans l'industrie. Et mes artistes préférés sont ceux qui le font, comme Yebba, par exemple. Vous voyez un changement instantané dans la façon dont cela vous touche. Je peux écouter de nombreuses chansons et de nombreux chanteurs incroyables, mais ce sont ceux qui sont honnêtes qui me touchent le plus profondément ou déclenchent quelque chose en moi." Même le titre de l'album, Obsidian, est inspiré par le pouvoir qu'a l'art de transformer. Ce nom vient de la pierre volcanique noire de jais, connue pour ses qualités intenses et protectrices, Sharon a eu sa propre rencontre accidentelle avec la pierre. Elle l'a portée sur un collier ignorant sa réputation et a été submergée par celle-ci : "après une journée, je ne voulais plus la porter, elle semblait si lourde !" On dit qu'elle a le pouvoir de bloquer, absorber et transformer l'énergie négative en confrontant l'obscurité en vous, cela semblait approprié pour le parcours de croissance, de guérison et de renaissance que l'album relatait pour la chanteuse. "Cet album m'a appris qu'il est très beau que la vie ait deux côtés. Qu'il s'agisse d'une période très agitée ou que tout aille bien et soit abondant, tout est là pour vous enseigner quelque chose. Je pense que nous avons peur d'éprouver de la douleur et de vivre ces moments de confrontation avec nous-mêmes ou avec d'autres personnes, mais c'est tellement important", explique-t-elle. "C'était un très beau processus j'ai appris beaucoup de choses sur moi-même et je me suis dit que c'était l'un des moments les plus déchirants de ma vie où j'étais très, très vulnérable, mais j'ai réussi. Et c'est magnifique que j'aie pu le faire avec la musique, c'est la chose qui m'a aidée à traverser cette épreuve. C'est drôle parce que je vois les chansons comme les pages d'un journal, et un journal peut être une exploration de l'ombre. Donc parfois, c'est aussi la vie vous donnant l'opportunité de créer quelque chose de beau à partir de quelque chose... de très intense."
Organisateur : Live Nation Sas