S'il y a un domaine musical où la France a longtemps pu sembler être en avance sur l'Angleterre, c'est bien le jazz. Mais voilà, depuis quelques années, la perfide Albion nous envoie régulièrement des jeunes formations de jazz toutes plus aventureuses les unes que les autres. Faisant fi d'une approche académique, la plupart de ces jeunes musiciens puisent dans la richesse et la variété des pop cultures locales pour créer des vocabulaires transgenres. Les GoGoPenguin sont de cet acabit. Les lignes mélodiques ardentes du pianiste Chris Illingworth, d'influence classique, sont filtrées par l'énergie "dance" du bassiste Nick Blacka et du batteur Rob Turner. Si l'instrumentation est celle de l'archétype du trio avec piano, avec des idées mélodiques, harmoniques et structurales influencées par le jazz et la musique classique, les rythmes, eux, viennent des marges de l'électro. De cette rencontre entre opposés est né un son acoustique-électro unique et terriblement excitant qui présente à l'auditeur une fascinante palette d'une grande richesse émotionnelle.
Le trio marseillais One Foot transperce lui aussi le jazz d'une somme de traditions musicales, de l'Arménie originelle aux sonorités électroniques et contemporaines.