64 boulevard de Clichy 75018 Paris
Blanche à 201m
Pigalle à 265m
Place de Clichy à 520m
Funiculaire Gare basse à 665m
Electro
Mercredi 13/10/2021 à 23:15
64 boulevard de Clichy 75018 Paris
Salle de concert, salle de spectacle
Paris 18e arrondissement
Blanche
20 €Prix tout public
Le demi est à 3 €
Concert annulé ? Complet ? Prévenez l'équipe LyloModifier les tarifs
Sexy et fiévreuse, la musique de Franky Gogo dessine sur les ruines de l’ancien monde une nouvelle géographie : les corps y sont mutants, les frontières submersibles. Ici, le désir commande. Écouter Gogo c’est faire l’expérience d’un dérèglement de tous les sens, d’un corps-à-corps érotique et martial avec le monde tel qu'il est : violent.
Puisque le monde est un bunker, il faut fourbir ses armes, les choisir avec soin, en user avec ruse, agilité et humour pour créer des brèches, conquérir des espaces de liberté réelle. Et les armes de Gogo, si elles sont musicales, n’en sont pas moins effectives : toutes les révolutions se font en musique. Les sons et les rythmes sont ceux des désirs, des peurs, de l’oppression des outsiders, comme ceux de leur lutte.
Brouillant les codes, Franky Gogo multiplie les identités, se rit du fétichisme du nom comme des signes de reconnaissance. Résolument queer, la musique de Gogo démonétise la binarité du genre en même temps que les préjugés mortifères fondés sur de faux dualismes. La frontière entre l'art et la vie, l'oeuvre et l'artiste vole en éclats et se donne à voir pour ce qu’elle est: un grossier artifice destiné à sanctuariser « le monde culturel » pour mieux dépolitiser l'acte artistique.
Transgenre, Gogo l'est dans la vie parce qu'il l'est dans sa musique et inversement. La musique de Franky Gogo est du côté de cell.eux qui désirent tout autre chose que le chemin exigu et balisé qu'on les force ou qu’on les incite à suivre.
Trans, littéralement et dans tous les sens, Gogo s’engage dans de nombreux projets artistiques, multiplie les collaborations avec des musiciens, des chorégraphes, des metteurs en scène, des réalisateurs pourvu que les œuvres dont il s’agit ne participent pas d’une esthétique de la domination qui naturalise en les reproduisant les inégalités de classe, de genre, de race. Entre l’art populaire et l’art supposé réservé à une élite, Gogo refuse de choisir son camp. La musique peut être à la fois accessible à tous et exigeante. C’est même à cette condition qu’elle groove vraiment, dérègle les sens et met les corps en mouvement.
Par la musique, Gogo bat le temps avec ardeur, d'abord parce la batterie est son instrument de prédilection, ensuite et surtout parce que vivre sans rythme, c'est vivre sans cœur.
Il faut écouter Gogo sur scène, chez nous et n’importe où, très fort et plus encore pour que nos corps, marchandisés ou statufiés, assignés à telle identité, à telle fonction, reprennent possession d’eux-mêmes, s’aiment pour un instant ou pour la vie.
Photo © Clemence Veilhan
64 boulevard de Clichy 75018 Paris
Blanche à 201m
Pigalle à 265m
Place de Clichy à 520m
Funiculaire Gare basse à 665m