Dans ce concert au programme virtuose placé sous le signe de la féerie, Esa-Pekka Salonen promet de sublimer l'orchestre. Les charmes ravéliens tranchent avec les assauts du Mandarin de Bartók et la profusion sonore de la Symphonie fantastique.
La sonorité des mots « infante défunte » inspire à Ravel une page d'une profonde mélancolie, qui anticipe les princesses et jardins féériques de Ma Mère l'Oye ou de L'Enfant et les sortilèges. Le contraste avec le Mandarin de Bartók est d'autant plus saisissant : nous voici dans une grande ville, où un personnage doté de mystérieux pouvoirs fait irruption dans une maison close.
La Symphonie fantastique de Berlioz tend la main à ces deux œuvres que tout oppose. On le sait, tous les superlatifs sont de mise à propos de cette partition unique, dans laquelle l’ampleur des moyens n’a d’égale que l’intensité du drame musical. Une célèbre « idée fixe » y fédère d’illustres pages orchestrales. L'enchantement du « Bal » et des « Rêveries – Passions » cède la place à l'atmosphère infernale de la « Marche au supplice » ou du « Songe d'une nuit de Sabbat ». 

Lieu : Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie