Après presque une décennie à fournir leur propre vision du blues du Mississippi du Nord à l'indice d'octane élevé eu duo, LEFT LANE CRUISER (ALIVE RECORDS / USA) se sont récemment élargi en trio pour leur dernier album studio, Dirty Spliff Blues (leur cinquième pour Alive Records). Dirigée par le membre fondateur Freddy J IV (alias Joe Evans) au chant et à la guitare slide, et maintenant rejoint par Joe Bent à la basse et la guitare skateboard slide (oui, il utilise sa planche à roulettes comme un instrument) et Pete Dio à la batterie et à un assortiment d'autres cochonneries, cette hydre à trois têtes, née dans les deux Fort Wayne, celui de l'Indiana ou celui des enfers en fonction de qui vous demandez, fouette toujours avec le même désordre frénétique le trash punk /blues qui les a fait connaître. Mais sur Dirty Spliff Blues il y a une approche résolument plus rock n' roll dans leur blues. Des chansons comme "Tangled Up En Bush" ou "Skateboard Blues" se faufile encore comme des serpents dans l'herbe, mais des titres comme "Tres Borrachos", "Cutting Trees", "She Don't Care" et "Dirty Spliff Blues" sont plus rock et avec une intensité retrouvée, ce qui est beaucoup dire pour un groupe connu de longue date pour leur intensité, des concerts trempés de sueur et des enregistrements comme des brûlots ! Bien sûr, l'épine dorsale de LLC - le Blues - est présent partout comme dans "Elephant Stomp" et à peu près toutes les chansons de l'album. De toute façon, comme sur la nouvelle pochette créée par le célèbre artiste William Stout, Dirty Spliff Blues fume comme tous les autres albums Left Lane Cruiser. Avec leur musique en vedette dans la série télévisée à succès Breaking Bad et après avoir reçu des critiques élogieuses dans le monde entier, Left Lane Cruiser ont également tourné sans relâche au fil des ans, partageant la scène avec des artistes tels que Robert Belfour, T Model Ford, Lee Bains III & The Glory Of Fires, Bob Log III et beaucoup d'autres, ils jouent aussi régulièrement au Festival Deep Blues qui a lieu désormais chaque année dans le berceau du blues, à Clarksdale, Mississippi.

DIRTY DEEP (BEAST RECORDS / STRASBOURG), c’est d’abord Victor Sbrovazzo, digne héritier des grands noms du delta blues (Son House, John Lee Hooker...) qui décide, fort de l’exemple de Scott H. Birham, de créer son propre one-man band en 2010. Après Back To The Roots (2012), témoignage prometteur de cette période en solitaire, le puissant batteur aux influences hip-hop Geoffroy Sourp, rejoint le groupe dont la maturité explose sur Shotgun Wedding (2014). Aujourd’hui, c’est en trio que Dirty Deep s’envisage. Rejoint par Adam Lanfrey à la basse, le groupe présente «What’s Flowin’ In My Veins». Une nouvelle virée sauvage et électrique s’annonce. Cinglant comme un coup de fouet, crasseux comme le cambouis, brûlant comme le désert, préparez-vous à être marqués au fer rouge. Dirty Deep s’apprête faire résonner en France ce blues de juke-joint des temps modernes, à la fois fidèle à la tradition et très grungy, fait pour la danse et l’électrochoc.