Une voix chaude et une douce langueur viennent envelopper nos oreilles, notre imaginaire répond à d’inhabituels stimuli poétiques : c’est à peu près à ça que ressemble une rencontre avec la musique de Bertrand Belin. Artiste énigmatique, hors du temps, poète badin, Bertrand Belin sème depuis cinq albums des mots obsédants sur des mélodies intenses aux accents folks chics. Sublimées par de belles guitares, ses histoires indéfinies convoquent des silhouettes lointaines qui racontent la nostalgie du présent et la beauté de l’incertain. Jouant avec la puissance de l’évocation, il suggère mais ne raconte pas, emporte l’auditeur dans un monde parallèle où le temps suspendu ouvre des champs sensibles, embrumés, mystérieux, formidablement bienfaisants. Bertrand Belin est un maître-chanteur et maître-guitariste, qui a fait école et aurait pu déposer des brevets. Il a un style et des obsessions profondes, mais aussi la volonté de rester en mouvement, de ne jamais stagner dans une formule. Cap Waller (son cinquième album), c’est un nouvel horizon, où il réinvente sa musique en saillies de guitares acérées et sensuelles, brûlantes, lancées comme des éclairs hypnotiques. Cap Waller n’existe sur aucune carte. Mais on peut imaginer que le Breton Belin a longé la côte vers le Sud, jusqu’à une Afrique imaginaire, vers ces confins où le désert rencontre l’Atlantique. Un album doré, solaire, chaloupé, dont les chansons visent la danse et l’amour, la pulsation du pied qui bat le rythme, ou celle du coeur ému. Ce nouvel album est sorti le 9 octobre 2015.

En première partie, Baptiste W. Hamon, nourri au biberon du folk américain des Dylan et Cohen, s’inspire adroitement des mots et des mélodies de Brel et Barbara pour confectionner des chansons d’une rare justesse, magiquement teintées de folk et de country.