Les quatre esprits libres du Hadouk ont parcouru le monde, écouté son flot en s'affranchissant des frontières et du temps pour absorber la matière musicale des quatre points cardinaux : l'orient (des rythmes gnawa aux maqams arabes), l'Occident (du rock aux musiques noires américaines), le Nord (des musiques celtes aux aires sino-japonaises), le Sud (du blues malien aux transes ancestrales). Éléments fondateurs du son "Hadouk", le Hajouj (guembri basse) et le doudouk (flûte arménienne) ont forgé l'identité sonore d'un groupe reconnaissable entre tous. Pionniers du métissage jazz et world, les musiciens de Hadouk poursuivent avec Cinquième Fruit leur neuvième album, un voyage démarré il y a vingt ans, et poursuivi depuis avec une élégance rare.

Jazz ou pas jazz, là n'est pas la question, Sylvain Rifflet est d'abord un musicien. Et si le jazz est bien sa musique de cur, la définition qu'il en a est très libre et très ouverte et on s'en réjouit car c'est en s'appuyant sur elle qu'il produit une uvre d'une grande singularité. Compositeur, saxophoniste, clarinettiste et flûtiste, il construit sa musique comme des petites mécaniques qui captivent immédiatement l'oreille de l'auditeur. Largement inspirées par la musique répétitive de Philip Glass ou Moondog, ses compositions faites d'ambiances sonores inouïes sont immédiatement évocatrices d'univers improbables et terriblement hypnotisants.