Réalisé en 1926 par le cinéaste Kinugasa sur un scénario du futur prix Nobel de littérature Kawabata, Une page folle est considéré de nos jours comme un chef-d’œuvre du cinéma muet, à la virtuosité époustouflante et dont la modernité et la liberté créatrice surprennent encore aujourd’hui. Pour beaucoup de cinéphiles il est devenu un film culte trop rarement projeté.

L’histoire est celle d’un vieux marin, devenu employé d’un hôpital psychiatrique afin de favoriser l’évasion de sa femme internée. Sa volonté aimante mais maladroite provoque un grand chaos dans l’hôpital.

Réalisé par Teinosuke Kinugasa dans les années 20, le film disparaît soudainement. Cinquante ans plus tard, une bobine est retrouvée par le réalisateur lui-même dans sa cabane de jardin où il l’avait soigneusement cachée pendant la guerre… puis oubliée.

La création musicale présentée ici utilise comme unique instrument de musique une « cage à oiseaux ». Instrumentarium inhabituel s’il en est, mais présentant un lien formel et émotionnel profond avec la notion d’enfermement qui est le cœur même du film. Cet instrument inédit, relayé par un dispositif électronique en temps réel, permet des trouvailles sonores surprenantes dont l’étrangeté accentue l’univers « hors du monde » du film.

François Salès est un musicien aux activités très éclectiques. Hautboïste de formation (premier prix du conservatoire supérieur de Lyon, hautbois solo de l’Ensemble Orchestral Contemporain et de la Cie Le piano ambulant) il n’a de cesse de parcourir et d’inventer de nouveaux territoires d’expression, de la vidéo à la musique assistée par ordinateur, en passant par la lutherie sauvage, l’installation plastique ou l’écriture.

Bar et restauration sur place.