Après deux albums solos uniques en leur genre, de multiples collaborations (Asocial Club, Zone libre), des échappées théâtrales ou sur grand écran, Casey revient à ses premiers amours rap/rock. On l'attendait au tournant : avec AUSGANG, elle dynamite le circuit. Appuyé par Marc Sens à la guitare/basse, Manusound aux machines/basse et Sonny Troupé à la batterie, le groupe dépouille tout sur son passage. Nouveau projet, hargne décuplée. Avec son premier album, le quatuor fait crisser sur l'asphalte un concentré de rage, d'humour noir, de sons lourds mais aussi electro méchamment rafraîchissants. Une joie féroce, un son énorme, une parole noire jubilatoire qui donne autant envie de crever de rire, que de pleurer de la soie devant toute cette beauté. Avec sa rogne pas prête de descendre et son envie d'en démordre coûte que coûte, AUSGANG ranime nos sens et notre instinct de survie, sous la dictée d'une Casey au sommet de son art.
ARM Titouan Massé
Hors des sentiers bien trop battus à son goût, ARM mène le cap vers un rap français volontairement en dehors des clous. À l'intérieur de sa matrice musicale, honnêteté, entièreté et liberté cohabitent pour faire mieux ressortir la lumière. Perfectionniste en proie au doute, noctambule éclairé, on le retrouve en première ligne aux studios depuis l'écriture à la mise en rap, en passant par le beatmaking et la production. En résulte une cohésion évidente entre ces textes introspectifs, cette musique cathartique et cette capacité salvatrice à (re)manier les codes. En tordant les structures couplet/refrain trop entendues jusqu'à les sublimer, il crée sa propre matière sonore pour exorciser ses démons les plus noirs. Des beats empruntés à l'abstract hip-hop se déversent sur des instrus trap aux mélodies désenchantées ou sur des passages plus lucides. Pessimisme ? Mélancolie ? Espoir ? Incertitudes ? Sur son album Codé , ARM personnifie l'esprit de résilience du rap qui brille par ses lueurs d'espérance.