Si la musique du Quintet est intrigante, c’est en partie parce qu’elle se tient sur un fil entre les pans de l'audible, les coulisses et la scène, le Jazz moderne et les ballades d’hier, l’abstraction et l'improvisation.
Une manière de résumer le parcours du groupe, qui peut paraître à ce stade un peu trop dithyrambique. Mais il ne s’est pas fait en un jour.
Le jazz a pu être en effet le lieu d’un formidable inventaire et arrangement de leur jeu animés de toutes sortes de directions, une armoire musicale où se conservent et se contemplent les sons du foisonnement des standards les plus exotiques comme les plus ordinaires. Là, leurs cri semblent fossilisés dans leur instruments vissées au fond de leur corps, inséparables de leur esprit.
C’est une musique du Grand Tout, en quelque sorte. En poussant un peu, on dira que le Quintet joue de son vivants à l’heure de la grande dématérialisation.
Leurs formes traditionnelles s’évanouissent dans des improvisations épurées et abstraites face à la multitude et la solitude contemporaine.