Encore relativement méconnu de ce côté-ci de l�atlantique, le pianiste d�origine indo-américaine vijay iyer s'impose pourtant depuis quelques années dans la grosse pomme et sur la planète jazz, notamment grâce à sa faculté à intégrer à sa musique sa culture d'origine et de produire un jazz contemporain et libre ...
il est de ces rares compositeurs, interprètes et improvisateurs capables de se dégager de toutes les esthétiques connues pour inventer un langage unique. son trio avec stephan crump à la contrebasse et marcus gilmore à la batterie récolte des critiques qui rivalisent d'enthousiasme, des magazines spécialisés à la presse généraliste. les trois américains créent devant nous une musique originale et moderne, d'une complexité et d'une densité rythmique rares. la cohésion du trio frôle la fusion. au final, la musique d'iyer trace le sillon d'une oeuvre riche, à la fois exigeante et envoûtante.

autour d'une section rythmique énergique, la musique du quintet du trompettiste jan schumacher se déploie en pulsations jamais démenties, haletantes, hypnotiques ou suspendues, qui nous emportent dans leur sillage sur des chemins inattendus : une envolée appuyée par l'oud, l'ivresse feutrée ou brute d'un trombone, les modulations d'une trompette où l'urbain se nourrit des grands espaces désertiques, une voix qui se fond à celle du bugle, se suspend aux inspirations étoilées du piano.