Ah ces chansons douces que nous chantaient nos mamans ! Jeune artiste parisienne, Emilie Hanak, alias Yelli Yelli, a changé de nom de scène (anciennement Milkymee) et s'est plongée dans ses racines kabyles pour mûrir ce premier album. Pas de "youpee" chez Yelli, mais l'envie de coller à une histoire pas si simple que ça, l'exil, comme elle l'explique sur son Facebook : "Je chante dans ma langue maternelle comme mon grand-père parlait français, avec un fort accent. Ces aspérités dans les sons sont comme autant de signes d’un métissage, du voyage, du déracinement. Malgré toutes les vicissitudes auxquelles il expose parfois, l’exil nous fait moins étrangers au monde. Nous sommes des millions comme moi en France, qui portent dans leur ADN un mélange de cultures...".
Yelli (fillette en kabyle) a donc entrepris un voyage dans le temps, en soi. Un voyage d'études aussi, la demoiselle bûchant pendant plusieurs mois le kabyle, traduit les textes de poètes berbères et tous les airs traditionnels à la langue inconnue et aux rythmes lancinants que lui fredonnait sa mère, en guise de berceuses. Elle revient de ce flashback avec des complaintes folk orientales, dans la lignée d'Idir et de Souad Massi, chantées d'une voix à la fois suave et sauvage. Démo en main, elle a approché le super-songwriter Piers Faccini, qui, subjugué par ces perles rares, l'a prise sous son aile en la produisant sur son propre label Beating Drum. Yelli Yelli n'a plus rien d'une fillette.
Un article à retrouver dans notre magazine de mars