Rock is dead ? En tout cas, jamais sous l’objectif de cette photographe de grand talent, qui court les scènes et les coulisses du rock depuis 1994. Les clichés de Carole Epinette, vous les avez sûrement vus dans les colonnes de Rolling Stone, Rock & Folk, Le Monde,Libération, Hard N’Heavy, Guitar Part etc. Une artiste incontournable, qui a shooté les plus grands, de David Bowie à Iggy Pop, sans oublier sa fameuse photo de Lemmy Kilmister exhibant son sein gauche qui fit la couverture de Libé à la mort du bassiste-chanteur de Motörhead. « Un des clichés les plus légendaires du bassiste le plus destroy du bestiaire rock », comme l’avance justement l’introduction de l’expo. La patte Epinette, c’est ce mélange de moment capturés sur le vif mais avec distance, révéler en creux ce qui explose plein pot à la figure. Un forme de subversion, propre au rock. Comme quoi, elle est loin d’être enterrée cette musique du diable. Tel pourrait être le credo de cette expo qui retrace plus de 20 ans de plongée, et bon nombre d’anecdotes, dans cet univers corrosif, pour présenter un autre visage du rock.
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Galerie Stardust - 37, rue de Stalingrad 93310 Le Pré Saint-Gervais
Souvenirs de séances
Ton meilleur shooting ?
L’un de mes portraits préférés est celui de Marilyn Manson, réalisé le 25 août 1998, c'était un moment fort pour moi, l’une des séances photo dont je me souviendrai toute ma vie. Je suis la seule photographe européenne à être présente dans ce studio new-yorkais un après-midi caniculaire. La seule femme photographe, la seule sans assistant photo, la seule à courir partout donc. J'attends avec une grande impatience le "phénomène Manson". Pas si fou qu'on le croit le "phénomène" : il contrôle parfaitement son image vérifiant chaque pose, chaque modelage de lumière, il exige un polaroid pour tout. « Best shot of the day », me dit-il en fin de journée. Moi, étonnée, je me retourne pour voir à qui il s'adresse... A personne d'autre ! Ok, je repars le sourire accroché aux lèvres pour la soirée.
Le pire ?
Un rappeur que je ne nommerai pas. C'était pour une couverture du magazine Radikal. Olivier Cachin m'appelle pour que l'on cale la séance d'un jeune artiste, dont l'album n'était pas encore sorti mais pour lequel il avait eu un coup de cœur. Le rendez-vous avait lieu dans un studio photo parisien. Le gars arrive avec beaucoup de retard et un air suffisant. Déjà la grosse tête alors que l'album n'est pas sorti… Mais quand il râle sans arrêt et ne veut pas suivre mes indications pourtant simples car c'est un gros plan que je veux faire, je sens ma patience s'envoler. J'insiste, il fait la gueule. Au moins, j’ai une expression ! Je décide d'arrêter la séance et je remballe tout. Il me suit dans la rue et me dis : « Ok ok, je vais faire ce que tu veux". Trop tard, je m'en fous, je l'ai ma photo et je n’ai qu'une envie : ne plus le voir !
Marilyn Manson
White Stripes
Metallica