Après une escapade avec la groovy diva Fatoumata Diawara sur leur « Live in Marciac », somptueux dialogues entre les chants du Mali et la clave cubaine, trois ans après son superbe album « Yo » (World Village), le pianiste révolutionnaire cubain à yoyo yoruba met une fois de plus Cuba à l’envers, avec son dernier album « Abuc » (Impulse!/Universal, sorti en novembre 2016). Dans le cadre de cette tournée, Roberto Fonseca fera escale à Paris, en big band cette fois-ci, pour une plongée dans l’histoire du jazz et des musiques afro-cubaines, transformant la Cigale en dancing de La Havane des années 40 le temps d’une soirée « caliente ». Accompagné d’une section de cuivres de la Nouvelle Orléans (et Trombone Shorty en invité), aux rythmes fiévreux des percussions et des tambours africains, le pianiste revisitera les grandes heures du répertoire local, dépoussiérant tout en finesse le cha-cha-cha, le bolero, le mambo et le danzón. Un artiste de son temps, via une virée dans le rap latino sur « Soul Guardians », un musicien sans âge, notamment quand il fait un clin d’œil à la musique classique avec « Habanera », tiré du célèbre air « L’amour est un oiseau rebelle » du Carmen de Bizet, Roberto Fonseca se joue avec délectation de l’espace-temps. Un oiseau rebelle, dont la musique pourrait être la bande-son des derniers révolutionnaires cubains.
21/03/2017 – La Cigale Paris 18