En juin dernier, ce label spécialisé dans les déflagrations rock indé fêtait ses dix ans au Divan du Monde. Créé par Patrice Mancino, info graphiste à Reuters et chroniqueur du webzine Sun Burns Out (www.sunburnsout.com), Quixote est un dénicheur de pépites, polies à la sueur et à la scène. Pas d’armée mexicaine, mais un catalogue trié sur le volet, avec, entre autres sauvageons, Scalper, Traditionnel Monsters, Pollyanna, We Are Disco Doom Revenge, Reza et Poket. Vous l’aurez compris, chez Quixote donc, on préfère s’attaquer aux moulinets des guitares cinglantes qu’aux mélodies moisies de la musique mainstream. A chacun se moulins à vent. Surtout on travaille à l’ancienne, au coup de coeur, avec peu de pétrole mais beaucoup de passion et d’idées, comme l’explique le site : "Adepte du 360° DIY parce que l'on est jamais mieux servi que par soi-même et que quand le "Complexe de la Vache-qui-rit" bat son plein, autant prendre les choses en mains." Et même à bras-le-corps comme le démontre l’actualité chaude du label, qui vient de sortir deux albums riche en guitares saturées et en coups de latte en tous genres.
Tout d’abord avec le retour des Sukoï Fever, via un 4ème album, intitulé The end never dreams. Plus de dix ans de carrière, trois albums, des litres de sueur versés sur les scènes de garage rock européennes, les combo orléanais n’est pas prêt de baisser le son de ses guitares, comme en témoignent les brûlots de son 4ème album. A mi-chemin entre les Stooges et MC5, les guitares cinglantes et les batteries binaires, les bourre-pifs de riffs et les battons de basse, les Sukoï Fever portent bien leur nom et la collent définitivement la fièvre. C’est du rock rebelle, mais sans oublier les mélodies, bien au contraire ; c’est sans manière, sans chichi, tout à l’énergie, mais avec une recherche constante des années d’avant la crise du pétrole. Ces gars-là n’en manquent pas.
Ensuite, avec la sortie du E.P. A swing de Captain Americano. Ce Captain-là n’est ni un super-héros en collant couleurs patriotiques, ni un golfeur moisi en polo, mais un quartet de rock explosif, à l’esthétique rentre-dedans entre suées stoner et volutes psychédéliques hispanisantes. A la tête de ces Dalton d’un genre disto, le guitariste chilien Luis Zschoche, tragiquement disparu dans l’attentat du Bataclan. Les titres avaient été enregistrés juste avant le drame, d’où cette sortie posthume qui prend une toute autre résonance. Oui, chez Captain Americano, ça cogne mais sans jamais renier les mélodies, à l’image du refrain entêtant du titre power rock "Brave New World". E.P. mixé par Jesse Hugues, svp ! Oubliez le golfeur de la pochette, ça swingue façon ferrailleurs.
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