A la rentrée, faites le mur en beauté lors du Top To Bottom, le rendez-vous annuel de la Street Culture. Toutes les disciplines y sont confondues : graffeurs, Djs, tatoueurs, skaters se retrouveront à la Halle Pajol, ancien entrepôt de la Sernam situé dans le 18ème arrondissement, et dans le bar-restaurant Les Petites Gouttes. Plus qu’une esplanade, un éco-quartier d’irréductibles avant-gardistes de l’Art Urbain. Avec plus de 4000 visiteurs l’an dernier, Top To Bottom vise à rendre la Street Culture accessible et familiale.
Pour sa quatrième édition, le festival met une fois encore l’accent sur la créativité et la proximité. Deux simples mots pour une vision artistique novatrice. Evénement entièrement gratuit, il s’adresse aussi bien aux spécialistes du genre qu’aux néophytes pour sauter les frontières et créer un nouveau pont entre arts urbains et courants de musées. Le but des organisateurs ? Tordre le cou aux préjugés sur ce mouvement en prônant la créativité, l’ouverture et démontrer que le graffiti est une véritable discipline artistique, et pas seulement un passe-temps de vandales : "Nous voulons créer un événement familial pour lutter contre les a priori. On a peur de l’inconnu, c’est pourquoi les artistes évoluent au milieu des spectateurs, cela permet non seulement de démocratiser cette pratique, mais aussi de prouver aux riverains qu’ils n’ont rien à craindre de ce milieu-là", explique Taroe, l’un des co-fondateurs du festival.
La cour des miracles
Situé entre les gares du Nord et de l’Est, le spot est un haut lieu du graffiti vandale depuis les années 80. "A l’époque, je vivais dans le quartier, il y avait un grand mur qui barrait ces entrepôts de la Sernam. Un jour, je me suis réveillé, le mur avait disparu, libérant ainsi une esplanade de 10 000 m2, se souvient-il. De fil en aiguille, avec Stéphane Bourdon, le directeur du restaurant Les Petites Gouttes, mais aussi ma compagne, la graphiste Tina Tictone (The Next Movement Agency) et l’artiste Gerz, nous avons décidé de lancer un événement sur cet espace qui était une sorte de no man’s land. Contrairement à Colorama, on ne cherche pas à mettre à l’honneur le côté Art Contemporain de cette culture, mais plutôt le graffiti et les cultures urbaines, en invitant des artistes issus de ce mouvement mais ayant également une véritable recherche artistique."
Ils en feront une bloc party géante, ces fêtes des quartiers populaires new-yorkais. Avec environ 3000 visiteurs, la 1ère édition est un
franc succès. Depuis, l’équipe du Top To Bottom n’a de cesse de se réinventer en mettant en avant la pluridisciplinarité de la street culture. On retrouve pêle-mêle dans ce street market pour le moins coloré des Dj's sets, un salon de tatouage éphémère, un contest de skate, du retro-gaming sur d’authentiques bornes d’arcade ainsi que des performances en tous genres. Les enfants ne sont pas oubliés et peuvent découvrir la Street Culture via des ateliers d’initiation au graff et au skate. Les arts graphiques restent néanmoins au cœur de projet : l’an dernier, une trentaine d’artistes, dont des figures du graffiti tels Dize, Reso, Katre s’étaient rassemblés pour peindre sur des camions et des totems. Pour l’édition 2017, pas question de proposer du réchauffé, place à un tout nouveau line-up d'artistes et de musiciens, dont certaines têtes d’affiche du mouvement Hiphop, et un village élargi puisqu’il s’étalera cette année sur toute
l’esplanade. Top To Bottom ? Le meilleur moyen de faire changer d’avis ceux qui ne peuvent pas voir le graffiti en peinture.
Halle Pajol - 12, Esplanade Nathalie Sarraute (18ème) / www.toptobottomfestival.com