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Coup de cœur

Piers Faccini & Vincent Segal à la Cathédrale Sainte Croix des Arméniens

le 9 avril 2015

Piers Faccini n’est jamais là où on l’attend. Pour ce nouvel album, le songwriter anglais installé dans le sud de la France, quand il ne vagabonde pas à travers le monde, s’en enfermé dans des studios des Cévennes avec son ami Vincent Segal pour graver de passionnants dialogues musicaux. Ces deux-là se connaissent depuis longtemps et ne se sont jamais perdus de vue, Vincent Segal réalisant le premier album de Piers en 2004 (Leave No Trace). Sur le dernier album en date, Songs of time lost (No Format), ils ont décidé de coucher leurs dialogues sur du papier à musique. Entre silences et orchestrations dépouillées, arpèges folk, voix nue et traits d’archets d’une grave, d’une suave apesanteur, avec grâce et lyrisme, les compères déroulent de belles et hypnotiques mélodies. Ils ne sont que deux, mais on jurerait entendre un orchestre. Et quel voyage ! Outre leurs compositions, Piers et Vincent font escale dans le blues (« Make me down a pallet on the floor », immortalisé par Mississipi John Hurt), dans la valse country de Townes Van Zandt (« Quicksilver Daydreams of Maria »), petit crochet par La Réunion (« Mangé pou le cœur »), halte instrumentale chez le compositeur berlinois Friedrich Holländer (« Wenn Ich mir was Wünschen dürfte »), avant de poser leurs gig-bags dans le répertoire napolitain (« Jesce Sole », « Cammina Cammina » de Pino Daniele). Bluffant !

—  Milo Green

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