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Coup de cœur

Paramore

Rock — le 27 juin au Grand Rex

Fini de rire

De l’extérieur, l’histoire de Paramore ressemble un feuilleton télévisé sur fond de guitares électriques.  Les membres ont entre 14 et 15 ans lorsque le groupe démarre en 2004 : très vite ils séduisent les gens de leur âge, criant leur rébellion et leur peines de cœur sur des riffs d’inspiration punk. Etoile montante de la scène "underground" la plus branchée de l’époque - le pop-punk -, Paramore sort trois albums avant que les tensions du groupe ne l’emporte : en 2010, deux des membres fondateurs, Josh (guitariste et co-compositeur) et Zac Farro (batteur) quittent le groupe, postant sur internet une déclaration assassine dans laquelle ils comparent le groupe а un "produit manufacturé d’un major". En 2013, ils sortent l’album éponyme, marqué par une évolution musicale qui s’éloigne de leur style de prédilection : la pop-punk des débuts est rejointe (mais pas tout а fait remplacée) par une approche plus mûre, une diversification des styles à l’image de la chanson "Ain’t It Fun", а la croisée d’un morceau pop, d'un chant gospel et d’une basse funk, qui leur rapportera un Grammy. En apparence, tout va bien pour le groupe. En réalité, de nouvelles tensions surgissent. Bye-bye le bassiste.
Il faudra environ quatre ans à Paramore - enfin ce qu’il en reste, la chanteuse Hayley Williams et le guitariste Taylor York, rejoints par le batteur originel du groupe, Zac - pour sortir le cinquième album, After Laughter (Fueled by Ramen, sorti le 12 mai). Un opus qui sent bon la pop des années 80 malgré ses textes sombres, que la chanteuse décrit comme "l’expression sur le visage de quelqu’un juste après qu’il ait fini de rire". Finie la distorsion, place à l’esthétique néon et aux synthés pétillants. Ils sont loin les ados énervés qui martelaient leur guitare. Si ce nouveau style a perturbé certains fans de la première heure, les racines du groupe sont toujours présentes au détour d’un morceau en collaboration avec le chanteur du groupe post-hardcore MewithoutYou : batterie agressive, chant crié, et basta ! Le reste de l’album alterne entre ballades au piano ou à la guitare acoustique comme " Tell Me How ", une lettre ouverte aux anciens membres du groupe ("I can’t call you a stranger / But I can’t call you") et morceaux plus dansants soulignant l’agilité vocale de la chanteuse, notamment sur les titres "Fake Happy" ou "Hard Times". Un album à la fois entraînant et exutoire, qui signe un nouveau départ pour le groupe : le troisième de son histoire.

—  Justine Souabe

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Paramore

27/06/2017  –  Le Grand Rex Paris 02

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