Derrière ce nom de scène qui sent bon le fournil scandinave se cache le songwriter clermontois St Augustine, un adepte de la folk pastorale et des pochettes cousues main, chères à la bande de barbus du label auvergnat Kütu Folk. François-Régis Croisier de son vrai nom tourne le dos à la pop anglo-saxonne pour pétrir la pâte électro-folk sur des textes ciselés, en français. Ce nouveau vocabulaire lui sied à merveille : "Pain noir, c’est deux mots tatoués sur des mains. Un village englouti. Une vie dans les bois. Un continent nouveau. Des pierres retournées. Le point du jour. Une île où se cacher. Le pas des chevaux. Des photos pâlies. Des animaux étranges. Des montagnes à franchir." Voilà pour les images qui ont inspiré l'artiste contemplatif, également instituteur. En somme, un monde merveilleux, en bas de chez soi, qu'il filme en caméra 8 mm. Musique minimaliste, contenue, mots au cordeau, silences... "Less is more" pourrait être le credo de l'artisan. Lui préfère le terme de "micro-lyrisme". Pain-Noir se déguste sur miette par miette, le cul posé sur la roche, un orage à l'horizon et les montagnes comme cocon. Dans les bacs les 23 octobre, le premier album de l'artiste du jeune label Tomboy Lab était très attendu, il ne déçoit pas.

—  Ben