La bio vante le "premier supergroupe féminin d'Afrique de l'Ouest". Elle n'exagère pas. En réunissant un véritable All Star de chanteuses, ce collectif d'artistes confirmées et de jeunes pépites ringardise les girls power d'antan et les féministes pour papier glacé. Surtout, ces Amazones sont bien plus félines que les Riot Girrrl occidentales. Plus qu'un album de chanson ou un best-of en boubou, cette "République Amazone" (Real World Records) met à l'honneur le combat des femmes africaines pour la liberté et la fin des violences commises contre le sexe moins faible que certains se plaisent à le croire. Ces amazones ne sont pas des divas, mais des voix puissantes de la société africaine, inspirées par les "redoutables et mystérieuses guerrières du Dahomey", ces rudes combattantes qui firent trembler les soldats français lors de le première Guerre du Dahomey (actuel Benin) en 1890. Il y a là Kandia Kouyaté, l'une des plus grandes griottes maliennes, surnommée "La Dangereuse" ; Rokia Koné, "La Rose de Bamako" ; Mariam Doumbia, l'alter-ego d'Amadou ; Mamani Keita, égérie de l'électro-mandingue ; Inna Modja, l'incontournable activiste de la lutte contre l'excision ; la célèbre militante béninoise Angélique Kidjo, ambassadrice de l'Unicef, mais aussi la chanteuse nigériane Nneka, Mariam Koné, choriste de Cheick Tidiane Seck, et la batteuse Mouneïssa Tandina, qui a accompagné le Rail Band, Salif Keita, Oumou Sangaré etc. Lancé sous l’impulsion de Valérie Malot, directrice de l’agence de production et management 3D Family Production, produit par Liam Farrell, alias Doctor L (compositeur et producteur de Mbongwana Star, Tony Allen, Assassin etc.), ce projet propose un métissage des sons et des générations, la bande-son d'une Afrique lassée d'être désenchantée par le sort réservé aux femmes. "En Afrique, ces violences sont encore bien trop fréquentes, tout comme la pratique de l'excision, qui est un déni de la condition féminine. Mais ce projet s'adresse à toutes les femmes du monde, pas seulement aux Africaines. Le jour de notre retour en France, après une résidence et quel-ques concerts à Bamako, nous apprenions dans la presse qu'une femme avait été battue à mort par son mari !", s'insurge la chanteuse malienne Mamani Keita, véritable ambassadrice des femmes maliennes et des orphelins de guerres. Les Amazones prennent la parole de la plus vibrante des manières.
12/03/2017 – Philharmonie de Paris Paris 19