Il débarque de Joshua Tree, ça pose son song-writer. Le parc national de Californie du Sud, est un lieu mythique pour les artistes de tout poil long, des barbus de la folk aux rockeurs en quête d'illumination psychédéliques. C'est dans ces dunes qu'en 1973, Gram Parsons demanda à l'un de ses amis de disperser ses cendres. Ce qui fut fait, après que le pote eût kidnappé le corps de Gram au nez et à la barbe des autorités pour une crémation et une céré-monie religieuse un brin ésotérique. Korey y puise son inspiration depuis qu'il a l'âge de camper au milieu des cactus, guitare acoustique sur les genoux et bouquins près du duvet pour des bivouacs sous la voûte céleste. D'ailleurs, dans ses chansons, Korey fait régulièrement des clins d'œil aux grands écrivains, tels John Steinbeck ou Jules Verne ("Ce qui me frappe chez lui, c'est qu'il avait prévu beaucoup d'avancées scientifiques qui ont dû faire rire les gens à l'époque. Les sous-marins, les fusées, la station spatiale de Robur le Conquérant..."). Dernière révélation de la scène folk/americana, le jeune pur-sang américain, sang-mêlé cherokee-japonais-caucasien, joue d'emblée dans la cour des grands songwriters, voix de crooner sur le fil ("Je suis très partisan de la manière de chanter de Chet Baker, plutôt un murmure qu'une voix") et fine plume de la six-cordes ("Orville Gibson et Ernie Ball on été mes premiers complices", avoue le gaucher très adroit sur le manche). Korey le kid va faire sauter la banque.

Korey Dane, Youngblood (Innovative Leisure/Because)

—  Youri

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