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Interview

Jack de Marseille

Electro — Techno parades from le Prado

Il aurait pu être vétérinaire ou joueur de tennis, mais il préféra tâter des platines. A l'été 1992, Jacques le Marseillais lance les fameuses soirées Atomic dans les anciens entrepôts de la Seita à la Belle de Mai. Mixes hypnotiques pour des rave parties jusqu'à potron-minet. Pionnier des musiques électroniques, homme des dancefloors - il sortira son premier album seulement en 2003 sur son propre label Wicked Music -, Jack de Marseille a écumé les clubs du monde entier, de Berlin à Canton, présent sur la bande-son de la version scénique du film Trainspotting en 1997 ou trônant sur un char de la première Techno Parade en septembre 1998. Techno, Chicago House, Acid, Jungle, Deep House... Ses sets fusionnent les genres et les époques. Normal pour un artiste qui vient de la planète Mars. A l'image des soirées "Back to Origins" lancées il y a trois ans (une fresque sonore courant des années 90 à au-jourd'hui), le producteur, patron de label (Wicked Music) et fondateur de de son propre magasin de vinyles (Wax Records) se pose en passeur. Interview express avec le touche-à-touche de la techno.

Qu’est-ce qui a le plus changé depuis tes débuts en 1992 ?
Il y a beaucoup plus de courants, de styles musicaux. Le mouvement électro s'est structuré, il y a eu des hauts et des bas, mais il est toujours vivant et ne s'est jamais aussi bien porté ! La techno revient très fort à travers le retour des "warehouses" et des lieux industriels.

As-tu une anecdote révélatrice de la scène actuelle ?
La dernière fois que j'ai joué à Paris, au Point Ephémère, quelqu’un m'a demandé si la scène électro n'était pas en train de trop se démocratiser. Je lui ai répondu qu'en 1998, l'organisation de la Techno Parade à Paris était la reconnaissance de notre mouvement, avec une très grosse visibilité média (télés et radios nationales). Mais j'avais pressenti le début de la fin d'une ère rave avec cette démocratisation.

Tu es considéré comme un pionnier des musiques électroniques en France, mais tu as sorti peu d’albums. Comment expliques-tu cela : es-tu avant tout un homme de scène, de dancefloor ?
A l'époque, quand on voulait "booker" un DJ, on lui demandait d'écouter l'un de ses sets, du son live ; de nos jours, on le questionne sur ce qu'il a produit. Si je continue à tourner depuis 26 ans, en ayant peu produit, c'est lié à mon savoir-faire et à ce que j'aime le plus : être DJ, partager avec le public et prendre de plus en plus de risques dans la construction d'un set. Par contre, entre 1994 et 2004, avant l’explosion d'internet, j'ai sorti six compilations mixées, qui m'ont permis de faire le tour du monde. Depuis, tout dépend de la façon dont tu maîtrises ta communica-tion sur le net.

—  Youri

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13/01/2017  –  Le Batofar Paris 13

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