From Brooklyn évidemment, le berceau hip hop de Big Apple avec, entre autres, Flatbush Zombies et les Underachievers. Considéré comme la nouvelle pépite du rap new-yorkais, l'artiste originaire de Crown Heights fait trembler la "raposphère" depuis la sortie de sa première mixtape, "Cozmik", en 2012 (comprenant le single "State of Elevation"), suivie d'une seconde tout aussi bluffante, "X:XX," en téléchargement gratuit. Les fans de Vin Diesel passeront leur chemin, ici on ne joue pas des biscotos mais du cerveau, et on gonfle le flow. Scansion syncopée ou mitraille ragga, freestyles fiévreux ou bastons de Boom Bap (style originel du hip hop), lyrics futés balancés au cordeau... Cooper le "kicker" (rappeur au style technique) a biberonné les sons des années 90, mais aussi la soul, le rock et le jazz cool, puisant son inspiration tous azimuts, de Notorious BIG à Tupac Shakur, de Jimi Hendrix à Bob Marley. "Rock the Casbah" dans le ghetto ! Le 23 janvier, il mit le feu à la Maroquinerie avec une reprise sautillante du tube "Here comes the Hotstepper" d'Ini Kamoze. Juste avant, il se permettait un clin d'œil jubilatoire à la pochade de Will Smith, "The Fresh Prince of Bel Air". Crazy Cooper. Comparé à un autre prodige de Brooklyn, Joey Bada$$, Dillon le débit de bons sons - 24 ans d'âge, guitariste depuis l'âge de huit ans, adepte du rol-ler et apprenti acteur - a étudié au prestigieux Berklee College of Music de Boston. Une tête bien faite que s'arrachent ses collègues, comme le prouve son featuring avec Kendra Morris sur le single "Liar" du trio marseillais Chinese Man. N'en déplaise aux joueurs de "trumpette", l'avènement de Dillon Cooper n'est pas un "fait alternatif".

—  Youri