Quand on commence l'orgue hammond à l'âge de deux ans, nul doute qu'on a eu le temps de se forger une oreille savante et des doigts de fée. De feu aussi, comme on a pu s'en rendre compte depuis qu'il a rejoint, en 2012, le collectif jazz fusion de Brooklyn Snarky Puppy. Un cas, Cory : qu'il tourne avec le saxophoniste Kenny Garrett, The Roots, P.Diddy, NAS ou sur les mega-scènes du boss Springsteen, l'organiste au groove détonnant ne cesse de bluffer l'auditoire avec son style aux confins du jazz, du funk et du gospel, sans oublier ses hallucinations de rock progressif. Un artiste aux mèches rebelles et un showman aux faux airs de Marvin Gaye, qui, en concert, ne reste pas longtemps assis derrière ses claviers. Avec ses Apôtres du Funk, il revisite l'âge d'or des pépites de la soul et du funk, dans la lignée des "funkateers" des double claviers (Jimmy Smith, Brother Jack McDuff, John Medeski), tout en soufflant un vent nouveau, avec quelques brises électro, sur le genre. Compilation de standards, allant des vieux gospels à Stevie Wonder, son dernier album s'intitule "The Revival" (sorti en mars dernier chez Decca Records). Le disque bien nommé d'un artiste en constante (r)évolution.
Cory Henry and The Funk Apostles
19/10/2016 – New Morning Paris 10